Les Kids et le temps d’écran

L’hypnose de nos enfants par les écrans est un sujet de grande inquiétude. En général, nous cherchons à limiter le temps d’exposition aux écrans. Mais ce principe de limite peut avoir un effet pervers. Je vais vous raconter une histoire de l’école. L’épisode typique qui part d’une bonne intention mais complètement perverti.Deux enfants devant un dessin animé

Au centre de loisirs de notre maternelle, ils se sont retrouvés dépassé. Ça arrive malheureusement, il suffit d’un animateur absent… Alors ils ont choisi une solution que l’on peut qualifier de facilité, la même que nous choisissons régulièrement : ils ont mis les enfants devant un dessin animé.

Comme c’est arrivé deux fois, certains parents ont fini par faire une remarque. Chez eux, le temps d’écran est limité. Avec l’initiative du centre de loisirs, ces jours là, la limite quotidienne a été dépassée. Ils ont alors entrepris de demander à ce qu’il n’y ai pas d’exposition à l’écran à l’école, en particulier au centre de loisirs.

Très rapidement, j’ai trouvé ça inquiétant… Vous voyez pourquoi ? 

Je dois évidemment préciser juste avant d’aller plus loin que je n’ai évidemment pas fait un sondage auprès des parents en question pour savoir le vrai pourquoi du comment. Mais il y a deux choses qui me dérange dans la démarche des parents :

  • Le fait de demander à interdire l’écran au centre de loisirs car ça empiète systématiquement sur le temps d’écran à la maison laisse interpréter que le temps d’écran à la maison est au pire systématique, au mieux régulier
  • demander à interdire l’écran au centre de loisirs plutôt que réduire celui à la maison laisse entendre que ce temps d’écran est indispensable à la maison.

On arrive rapidement à l’interprétation que, si dans ces foyers le temps d’écran est limité, il semble aussi systématique. L’écran en devient un rituel.

Il faut que quelqu’un tue la babysitter

Non attendez, pas n’importe laquelle 😉 Cette phrase est prononcée par Jim Carrey dans le film Cable Guy malheureusement traduit chez nous par Disjoncté… Ce qui lui fait perdre tout son sens dramatique.

Dans ce film de 1996, la babysitter, c’est la télévision (et en particulier la télévision par câble). Ce qui y est dénoncé, c’est l’usage de la télévision comme babysitter. C’est à dire comme occupation systématique des kids pour avoir la paix.

Je ne pense pas que réguler le temps d’exposition des enfants aux écrans est le plus pertinent (j’y reviens dans la partie suivante). Après tout, je fais bien parti de cette génération devenue stupide du fait de la télévision puis des ordinateurs. Je suis cependant persuadé qu’il faut réguler l’exposition des enfants à l’écran.

Mais le plus important, c’est de réguler cette exposition pour le bien de l’enfant, pas pour notre confort personnel.

Chez Dad, c’est No Limit !

En tout cas, pas de limite arbitraire.

Le problème de fixer un temps arbitraire d’écran par jour, c’est le respect de la règle. Je vous laisse chercher sur le net, vous trouverez que lorsqu’on parle de limite, elle dépend de l’âge. Si nous voulons être strict, nous devons interdir à Kid 2.4 (4 ans donc) l’écran avant Kid 1.9 (9 ans) et donc, par exemple, lui interrompre un dessin animé alors que le grand peut le finir… Admettez que c’est difficilement explicable. D’ailleurs, prenons ce cas des dessins animés, si on n’autorise qu’un temps de, disons, 1 heure, comment faites vous pour les long métrages ? Les Aristochats dure 75 minutes, allez-vous arrêter à un peu moins d’une heure et garder les 15/20 dernières minutes pour le lendemain ? Si nous limitons à une heure, alors pas de sortie cinéma ?

Un autre risque que nous voulons éviter, c’est que ce temps ne soit considéré comme un dû. Et oui, le problème de fixer un temps est que ça va dans les deux sens : c’est un maximum qu’il ne faut pas dépasser mais pour les kids, ça peut devenir un minimum auquel ils ont droit…

Dernier point, si nous limitons en temps, ils doivent être libre de l’usage. Pour Kid 1, l’écran commence à devenir un outil d’aide aux devoirs. Si je lui demande de regarder quelque chose sur Wikipedia ou que je lui impose un reportage sur un sujet vu à l’école, est-ce que je dois décompter ce temps de son temps d’écran « libre » ? Et je ne parle là que de vidéo, personnellement, je pense que certaines apps sont bénéfiques pour les enfants.

Mais au fond, qu’est ce que nous devons compter en temps d’écran ? Si l’enfant est devant la console, je compte ça en écran, mais Kid 1 a reçu une Cam’Watch VTech à Noël. Quand il regarde l’heure, c’est aussi du temps d’écran ? Quand il prend des photos avec ? Si je lui confie mon minidrone Mambo piloté au smartphone, je compte ça en temps d’écran ? Si il joue avec un LEGO Boost, je le compte aussi en temps d’écran ?

La question du temps d’écran est donc un peu plus complexe que de positionner un curseur sur une durée. En conséquence, nous préférons gérer la limite quotidienne d’écran par l’usage.

Contrôler l’usage

Chez nous, les règles concernant les écrans sont les suivantes :

  • en ce qui concerne la télé… Et bien nous n’avons pas de télé. L’accès aux films et séries est maitrisé sur l’ordinateur.
  • l’ordinateur en lui même n’est pas accessible. Les kids, surtout 1.9, savent que c’est un outil de travail (forcément avec un Dad indep’) et respectent ça.
  • la Switch a le contrôle parental d’actif : pas d’accès en semaine, limité le week-end en terme de temps et d’heure limite (par exemple maximum 19h00 le dimanche car il y a école le lendemain mais plus tolérant le samedi).
  • L’iPad est verrouillé par code. Si nous avons confiance en Kid 1.9, pour Kid 2.4, si nous ne l’accompagnons pas (ce qui est le cas avec des apps comme YouTube Kids), c’est avec accès guidé limité dans le temps.

Vous voyez que par défaut, les Kids n’ont pas de temps d’écran défini à l’exclusion de la console les week-ends. Mais ce n’est pas du tout une règle stricte. Si toutes les obligations du soir sont faites, alors nous pouvons accorder de l’écran que ce soit de la vidéo ou un jeu. Mais nous pouvons également refuser pour diverses raisons. L’important est alors de leur expliquer pourquoi et d’être honnête avec eux.

Une chose importante avec ce principe, c’est d’annoncer la fin d’activité en avance afin d’éviter toute crise ou même frustration, en particulier lorsqu’ils sont sur un jeu. Soit nous annonçons combien de temps leur est accordé, soit que la fin de l’activité approche. Il est alors important de respecter cette annonce aussi bien pour une question de confiance que pour enseigner aux kids à gérer leur temps. L’idéal est alors lorsque le Kid éteint lui même parce qu’il a anticipé le temps de fin (on y arrive).

Et cette babysitter ?

Évidemment, en tant que blogueur, j’ai une famille idéale, ces principes sont respectés à la lettre et nous n’avons jamais besoin d’utiliser un dessin animé comme babysitter.

Et nous élevons une licorne dans notre ranch…

Bien entendu, une vidéo ou un jeu nous sauve de temps en temps la mise. Le plus important est à mon sens de ne pas considérer l’écran comme une babysitter et être à l’écoute de ce qu’ils en font. Avec la console par exemple, on ne veut pas voir Kid 1 s’énerver en crise. Kid 2, on veut suivre ce qu’elle regarde comme vidéo (limitées à YouTube Kids) et dans tous les cas, on essaye d’en parler.

Un Envoi Spécial

Par un concours de circonstances, j’écris cet article pendant que l’émission Envoyé Spécial présente une émission sur le danger le l’écran. Un reportage qui a fait pas mal réagir mais qui est terriblement affligeant, alarmiste et un gros amalgame.

Le plus caractéristique de ce… spectacle est à la 13ème minutes, le Dr Anne-Lise Ducanda demande à une maman si elle connait les effets des écrans sur les tout petits. »[Votre enfant est en difficulté] et c’est probablement, on n’en sait rien, on ne peut pas savoir, ça peut être à cause des écrans ». On ne peut pas savoir mais c’est à cause de ça…

Alors non, pour moi, il faudra un peu plus de rigueur dans la démarche. Ce n’est pas les écrans qui vont mettre nos enfants en difficulté, nous sommes une génération qui en est issu. Mais c’est parce que nos enfants peuvent être en difficulté que nous utilisons les écrans pour que nous n’ayons pas à faire face à cette difficulté. Ce n’est pas le temps d’écran qui doit inquiéter mais l’usage qui en est fait.

À propos de... Darko Stankovski

iT guy, photographe et papa 3.0, je vous fais partager mon expérience et découvertes dans ces domaines. Vous pouvez me suivre sur les liens ci-dessous.

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1 réponse

  1. 22 mai 2018

    […] la maison, ne soyons donc pas en lutte contre le temps d’écran mais évitons la passivité. Plutôt que de consommer des vidéos, incitez les à en créer. […]

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